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Chronique de la famille Slepak
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Potok , Chaim 
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Au travers d’une biographie précise et détaillée, Chaïm Potok (1929-2002) livre l’histoire vraie d’un père et de son fils entrés en rupture avec le système dans lequel ils avaient grandi, et qu’ils ont combattu par des moyens et pour des raisons diamétralement opposées. Un témoignage important du XXe siècle en Russie.
La première moitié du livre est consacrée à Salomon Slepak (« Aveugle » en ukrainien) qui le devient tant et si bien qu'il se mue en un bolchevik de la première heure, miraculeusement échappé aux hécatombes qui ont emporté tous les artisans de la Révolution. Une tête brûlée qui a depuis longtemps abdiqué toute lucidité et toute clairvoyance au nom de l'infaillibilité du Parti.
Son fils, Volodia, né peu avant la guerre, élevé dans l’idée que le monde soviétique de Staline était bon, commença à ressentir un malaise en 1952, puis en 1956, avec la dénonciation des atrocités staliniennes.
En 1968, le couple prit la pénible décision de demander à quitter l’URSS.
De manifestations en jugements, d'incarcérations en exils, Volodia et Macha Slepak seront pendant dix-huit ans les fers de lance de la dissidence juive. Leur appartement de la rue Gorki à Moscou devient le sanctuaire du mouvement des refuzniks et de leurs légendaires figures, Anatoly Chtcharanski, Ida Nudel, Iosif Begun... Les terribles soubresauts du déclin tsariste et la descente aux enfers d'une URSS broyée par la mégalomanie sanguinaire d'un tyran forment la toile de fond d'une extraordinaire saga où se trame, avec la chronique déchirante du mouvement des refuzniks, l'histoire violente et vraie de Volodia, Macha et leurs enfants.
Ce monde lui étant inconnu, Chaïm Potok s’est très bien documenté sur cette période pleine de paradoxes dont les Russes préfèrent ne pas se souvenir : plus de 40 heures d’entretiens enregistrés avec Macha et Volodia, des conseils de spécialistes avisés.
Les leçons que cet écrivain américain en tire pour son pays aujourd’hui, sont pourtant éloquentes : « Y a-t-il des variantes américaines de Salomon Slepak ? Des gens que le dogme a rendu si inflexibles qu’ils en ont perdu tout discernement ? La prudence, une conscience affinée des nuances, des complexités, des responsabilités, la perception du caractère unique de l’aventure américaine, et une dose salutaire d’ironie et d’humour, toutes choses dont les pères fondateurs étaient pétris et qui font défaut aux idéologues contemporains. Aurions-nous été distraits comme des écoliers par cette idée d’un pays vert et doré d’une rive à l’autre, un pays aussi illusoire pour bien des Américains que la patrie de Salomon Slepak l’avait été pour Volodia et Macha ? »
Cela mérite que l’on passe sur les nombreuses coquilles de cette réédition, les quelques fautes de traduction et l’absence d’une bibliographie pourtant évoquée par l’auteur.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Biographie
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8/1/2007
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